QUELQUES PISTES A DESTINATION DES PARENTS POUR PARLER AVEC LEURS ENFANTS APRES LA DOUBLE EXPLOSION AU PORT DE BEYROUTH DU MARDI 4 AOUT
A FEW REFLECTIONS AND GUIDES FOR PARENTS TO SPEAK TO THEIR CHILDREN AFTER THE DOUBLE EXPLOSION WHICH OCCURED AT BEIRUT’S SEAPORT ON TUESDAY AUGUST 4th
(scroll down for english)
AVANT PROPOS
Il n’existe pas de recette miracle, avec les enfants on procède par « essai-erreur » ;
L’important est de mettre des mots sur ce qui s’est passé en adaptant son langage à l’âge des enfants.
Avant tout parler avec eux et surtout les écouter et les laisser dire ce qu’ils ont ressentis.
Avec les plus grands, les adolescents, reprendre en donnant des faits tangibles et concrets, vérifiés.
Avec les petits jusqu’à 8 ans par exemple proposer de dessiner, si l’enfant accepte.
Avec les bébés jusqu’à 3 ans avec un langage très simple dire qu’il s’est passé quelque chose d’exceptionnel, que c’est terminé et que plus tard quand il/elle sera un peu plus grand.e on lui dira ce qui est arrivé.
Quelques grands principes :
Ne pas mentir, ne pas nier que nous sommes tristes et inquiets, ne pas se cacher pour pleurer. Dire pourquoi on pleure et on est triste et axer sur le maintenant.
Ne pas minimiser la situation mais dire des faits précis et vérifiés.
Éviter de regarder les informations en boucle pour soi et pour les enfants.
Maintenir autant que possible le cadre habituel de vie des enfants.
Parler avec les enfants de ce qu’il a entendu à la TV, à la radio, avec les copains et copines et les réseaux sociaux.
Ne pas obliger l’enfant à parler de l’évènement s’il n’en a pas envie.
Éviter d’exposer les enfants aux faits trop violents ou trop dramatiques.
Ne pas interdire à l’enfant d’avoir peur ou d’être triste, échanger avec lui.
Surtout
Etre présent avec les enfants, les inclure avec soi dans les activités quotidiennes, les laisser voir les amies et les amis.
Les encourager à vous dire si quelque chose ne va pas, ne pas forcer les discussions.
Pour les plus petits passer du temps avec eux et elles au moment du coucher, lire ou raconter des histoires, jouer a quelque chose de tranquille, pour les plus inquiets laisser une veilleuse, une porte ouverte.
Le contexte particulier du Liban.
L’explosion du mardi 4 aout peut pour certaines ou certains venir réveiller des souvenirs de la guerre civile du Liban, les bruits, les explosions, les fumées, les maisons détruites.
Ce peut être une opportunité pour les adultes de raconter ses souvenirs aux enfants sans rentrer dans des détails trop impressionnants, cela peut être une occasion de transmettre son histoire avec un langage adapté aux enfants pour que la mémoire se transmette. Les secrets sont bien plus traumatiques que les paroles.
Si cela ne va pas
Si l’enfant pleure beaucoup et souvent, s’il se replie sur lui-même, s’il perd intérêt à ce qu’il faisait auparavant, s’il a des colères très fréquentes et fortes, si il perd le sommeil, si il veut dormir constamment avec ses parents, n’hésitez pas à consulter :
Un pedo psychiatre,
Un psychologue, Un psychanalyste qui travaille avec les enfants.
ENGLISH VERSION
INTRODUCTION
There is no miracle recipe. Which children one always has to work with trial and error;
The most important thing is to verbalize what happened and adapt one’s language to the age of the children.
First talk to them, and more importantly, listen and let them say what they felt.
With older children, adolescents, one has to explain and give truthful tangible and verified facts.
With younger children, up to 8-year-old, one can suggest drawing, if the child accepts
With babies, up to 3 years, one should use simple words to say that what happened is exceptional, that it is over, and that everything will be explained to him or her when he/she grows up.
A few general principles:
Never lie, nor deny that you are sad or worried. Do not hide to cry. Instead, explain why you are crying, why you are sad, and focus on the present.
Do not minimize the situation. Instead, use precise and verified facts.
Avoid watching the news continuously, for yourself and for the children.
Try to keep as much as possible the usual habits and framework of the children’s lives.
Talk to your children of what they have heard on the TV or radio, what they have discussed with the friends, what they read on social media.
Do not force the child to talk about the event if he/she does not want to.
Avoid exposing them to facts which are too violent or dramatic.
Do not prevent the child from being scared or sad. Talk to him/her about it.
Most Importantly
Be present with your children, include them with everyday activities, and allow them to see their friends.
Encourage them to say if something is wrong, but do not enforce discussions.
For the younger ones, spend time with them before bedtime, read and tell stories, play smoothly, and for the scared one leave a nightlight or the door half open.
The Lebanese context
August 4th explosion can stir memories of the Lebanese civil war for some people: sounds, explosions, smoke or destroyed houses.
It is an opportunity for adults to speak up these memories to their children, whilst avoiding the gruesome details. It allows to share one’s story, using words suitable for children, conveying thus the collective memory. Often, secrets can cause more trauma than words.
And if it is still not ok?
If the child cries a lot and often, if he/she withdraws, looses interest in activities he/she used t enjoy, if the child has frequent tantrums, if he/she cannot sleep or wants to sleep with his/her parents constantly, consult a child psychiatrist, a psychologist or a child psychoanalyst.
Marc Antoine Bourdeu, Psychanalyste avec les enfants
Paris
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