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DANSE ET PSYCHANALYSE/MARC ANTOINE BOURDEU

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FIGURES DU FEMININ CHEZ MAGUY MARIN AU TRAVERS DE 2 CONTES : CENDRILLON ET COPPELIA

Publié par MARC ANTOINE BOURDEU sur 16 Novembre 2017, 19:11pm

FIGURES DU FEMININ CHEZ MAGUY MARIN  AU TRAVERS DE 2 CONTES : CENDRILLON ET COPPELIA

 

2- COPPELIA

 

Maguy Marin a transposé sa Coppelia au milieu d’une cité de banlieue avec ses jeunes pour figurer les danses des paysans de livret. Elle introduit dans cette pièce le thème du groupe et collectif présent dans l’ensemble de son travail comme étant une des clés pour traverser la vie avec ses épreuves. Franz et sa jeune fiancée Swanilda appartiennent à ce groupe. Le docteur Coppelius figure un vieux monsieur aux airs de savant lunatique et isolé de la communauté. Il vit seul dans son appartement qui lui sert d’atelier avec son automate Coppelia.

Dans Coppelia ce sont d’autres visages du féminin que Marin convoque. Elle fait de Coppelia un sex symbol à la Marylin Monroe, une star de l’écran érotisant les hommes sur les écrans de cinéma, une blonde habillée en tailleur rouge et chaussures à talons hauts (rouges comme dans cendrillon). C’est une pièce où l’objet regard, au sens d’objet a selon Lacan, est central. Coppelia est née du cerveau d’un homme en tant que fantasme sexuel. Dans l’interprétation de Marin les hommes sont ridicules, que ce soit le vieil inventeur ou bien le jeune Frantz. Pour Frantz le regard joue son rôle également puisque c’est à une fenêtre qu’il découvre celle qui serait son idéal féminin.

Les deux hommes s’enivrent ensemble, hypnotisés par Coppelia (toujours l’objet regard), dans une scène qui convoque Dionysos à la fin de laquelle une Coppelia démultipliée par 10 ou 20 comme devant un miroir renvoyant différentes facettes de l’automate (un clin d’œil à la Dame de Shangaï d’Orson Wells ?) mélangeant les genres (ce sont des hommes et des femmes qui sont Coppelia) se moque de ces deux pauvres hommes qu’elles ridiculisent en les travestissant. Les deux hommes deviennent les jouets du jouet.

La jeune amoureuse de Franz qui ayant compris l’attraction de ce dernier pour Coppelia tente d’emprunter les traits de cette dernière pour garder son amoureux mais comprend que ce n’est qu’en restant elle-même que Frantz reviendra vers elle. Elle représente une dimension de l’amour qui se situe au plan symbolique et non imaginaire (elle parle à Frantz tandis que Franz regarde Coppelia mais ne peut pas échanger avec elle).

Très logiquement la pièce se termine par des dizaines de Coppelia sortant en riant d’une salle de cinéma comme si toute cette histoire d’un féminin imaginarisé n’était qu’une vaste comédie et un jeu de leurre dans le mirroir.

Ainsi Maguy Marin se positionne avec les femmes, elle dit qu’elle les aime « terriennes », on peut entendre campées comme ses danseuses les deux pieds bien à plat enracinées dans la terre, profondément humaines, loin de ce que Lacan appelle « la mascarade » à propos d’une certaine féminité . Pour elle comme pour Lacan « La Femme n’existe pas ».

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