J’ai beaucoup aimé le livre d’Olivier BOURDEAUT « En attendant Bojangles », il m’a intéressé du coté de l’enfant qui regarde la « folie » de ses parents. Il l’a regarde à l’aune de ce qui constitue pour lui la « normalité » d’une famille et c’est tant mieux.
C'est l'histoire d'une improbable famille. Il y a Georges, le père, « ouvreur de garages », chargé des contrôles techniques de tout ce qui roule et bringuebale. Marguerite, sa femme, absolument excentrique, qui n'a pas de prénom fixe. Un jour par an, elle se fait appeler Georgette. Il y a l'enfant qui regarde « danser tout le temps », notamment sur « Mr. Bojangles », par Nina Simone, ses drôles de parents. Enfin, il y a l'échassier Mademoiselle Superfétatoire qui trotte à sa guise dans cet univers de passion fantasque détaché des contraintes de la vie courante. Mais dans les histoires d'amour fou, il y a toujours la folie qui couve.
Or au fur et à mesure de l’histoire on bascule de plus en plus de « l’excentricité » à l’univers psychiatrique dans l’horreur que nous pouvons parfois lui connaitre avec ses contentions chimiques et ses enfermements.
Mais l’enfant bien que peu à peu lucide sur la santé mentale de ses parents se démène pour se raccrocher à eux car c’est tout ce qu’il a pour sa stabilité à lui. On ressent l’amour qu’il porte à ses parents malgré leur isolement progressif et sa déscolarisation.
Parfois pour un enfant mieux vaut vivre dans une « folie » que rien du tout car c’est malgré tout un lien. A la fin de son livre Olivier Bourdeaut écrit : « Et moi j’allais devoir apprendre à vivre sans eux », c'est-à-dire à vivre sa vie à lui et c’est bien ce que nous avons tous à faire comme enfant de nos parents.
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