Questions autour du livre « MARYLIN DERNIERES SEANCES »
de Michel SCHNEIDER, éditions Folio
INTERVENTION ESPACE ANALYTIQUE PARIS
13 JANVIER 2010
Résumé du livre
Il s’agit d’un vrai faux roman sur les rapports entre Marilyn Monroe et Ralph Greenson Psychiatre et Psychanalyste qui a suivi Marylin dans les derniers temps de la vie de l’actrice.
Il s’agit d’un essai très documenté a partir notamment de lettres écrites par l’artiste au psychanalyste et de cassettes enregistrées dont un proche de l’analyste a fait un récit publié après la mort de l’analyste. En effet à la fin de sa vie l’actrice s’adressait au psychanalyste dans la forme d’enregistrements sur cassette.
Trente mois durant de janvier 1960 à août 1962, l’actrice et le psychanalyste l’aider à se lever, de l’aider à jouer au cinéma, de l’aider à aimer, de l’aider à ne pas mourir. Il s’était donné comme mission de l’entourer d’amour, de famille, de sens, comme un enfant en détresse. Il voulut être comme sa peau, mais pour avoir été la dernière personne à l’avoir trouvé morte on l’accusa d’avoir eu sa peau.
Quelques éléments de biographies concernant Marylin Monroe et Ralph Greenson
Marilyn avait entrepris plusieurs tranches d’analyse avec 3 psys différents : Anna Freud à Londres, Margaret Hohenberg et Mariane Kris à New York, subi des hospitalisations pour tentatives de suicides, était accroc à l’alcool, aux médicaments, au téléphone et ne se remettait pas de son enfance. Un père qui l’avait abandonné une mère vraisemblablement paranoïaque. Passant de foyers d’accueil en familles d’accueil elle n’a pas pu trouver un ancrage psychique qu’elle recherchera dans la psychanalyse afin d’éviter de dériver vers des territoires psychotiques.
En effet, Marylin Monroe avait eu des épisodes suicidaires, des addictions au sexe à l’alcool, aux médicaments, vivait des états de dépersonnalisation où elle ne savait plus qui elle était et qui était Marylin Monroe.
Concernant cette cure particulière se rajoutait la notoriété, la richesse, l’immense capacité de séduction de la patiente.
Son analyste avait l’habitude de travailler avec des stars de cinéma et n’était pas novice dans le métier.
Ce qui m’a intéressé dans cette histoire est relatif à la direction de la cure avec des patients « limite », avec lesquels le diagnostic de structure n’est pas simple à poser, au maniement du transfert et à son analyse.
On ne peut pas refaire l’analyse de Marylin Monroe, il aurait fallut pour cela entendre Marylin et on ne peut pas faire d’analyse à distance, cependant il nous a semblé important de reprendre ici quelques points de sa biographie.
Le 1er juin 1926, au General Hospital de Los Angeles, Norma Jean Baker Mortensen voit le jour. Sa maman, Gladys Pearl Baker - née Monroe - a déjà deux enfants, et souffre de troubles psychiatriques. Quant à son père, elle ne le connaitra jamais mais il l’a reconnue et lui a donné son nom Mortensen. Onze jours après sa naissance, la vie de celle qui deviendra Marilyn Monroe bascule dans le chaos quand sa mère la place dans une famille d'accueil, pour se faire hospitaliser en milieu psychiatrique. Sept ans plus tard, Gladys Pearl Baker achète un bungalow à Hollywood et décide d'y emménager avec sa fille, enfant solitaire et précoce. Malgré tous ses efforts, cette stabilité illusoire ne dure que deux ans, jusqu'à ce qu'elle soit internée à nouveau pour une grave dépression,. La tutelle de l'enfant est alors confiée à Grace Mc Kee, la meilleure amie de sa mère qui la fait errer d'orphelinats en familles d'accueil. Elle subit des abus sexuels d’hommes sensés la protéger. Désemparée et seule, Norma Jean intègre Emmerson Jr High School en 1938. Elle arrête ses études et épouse un voisin, James Dougherty, le 19 juin 1942. Elle s'aperçoit vite que la vie de femme au foyer ne lui convient pas et trouve du travail dans une usine de munitions, où elle rencontre David Conover, photographe pour l'armée, qui la prend pour modèle et lui conseille de tenter une carrière de mannequin. Dès lors, elle cède à ses rêves, délaisse travail et mari, et divorce pour la première fois en 1946.
En 1946, elle pose en tenues légères pour de grands photographes et fait régulièrement la une des magazines. Forte de ce succès, elle se tourne vers le cinéma, sous le pseudonyme de Marilyn Monroe. Dans les faits, c'est l’image de son physique qui attire les convoitises. Bien qu'elle enchaîne les rôles et travaille avec les stars de l'époque elle ne parvient pas à se détacher de l'image de la jolie blonde idiote au physique avantageux.
La révélation tant espérée survient en 1952. Quelques années plus tôt, ne pouvant plus subvenir à ses besoins, Marilyn avait posé nue sous un nom d'emprunt devant l'objectif du photographe Tom Kelley. Lorsque le Los Angeles Times révèle le pseudo scandale, elle fait face courageusement, s'explique à la presse et au public et suscite la compassion. Dès lors, tout s'enchaîne avec une rapidité déconcertante elle reçoit plusieurs prix. Son statut de star n'est pourtant pas reconnu, puisque son salaire reste nettement inférieur à celui d'autres acteurs pourtant moins charismatiques.
Le 14 janvier 1954, Marilyn épouse l'ancien champion de base-ball Joe DiMaggio. Elle confie qu'il la bat, commence à prendre des pilules pour garder sa ligne et s'absente des plateaux pour raisons de santé. Leur union ne dure que huit mois, mais la laisse très éprouvée. Elle s'exile alors à New York, fuyant Hollywood et son star-system, et suit les cours de l'Actor's Studio et trouve la force de renégocier son contrat avec la Fox, qui lui accorde enfin la liberté de choisir ses projets et revoit son salaire à la hausse. Mais la gloire cinématographique éclipse son manque d'assurance et sa soif de reconnaissance. Son mariage avec Arthur Miller en juin 1956 marque un tournant dans sa vie. Pour la première fois, elle se dit profondément heureuse, et l'attention de cet homme réputé pour son intelligence lui redonne confiance.
Pourtant, en à peine cinq ans, leur union tourne court. Il la décrit comme une femme distante, méfiante, assommée par les calmants et n'existant que par les autres. Il est vrai qu'à cette époque Marilyn a commencé à boire, ce qui influe considérablement sur son humeur. Victime de plusieurs fausses couches, elle enchaîne les overdoses de médicaments et ne parvient pas à reprendre le dessus malgré ses thérapies avec Margaret Hohenberg et Mariane Kris. Les rumeurs de liaisons avec Yves Montand et John F. Kennedy précipitèrent peut-être la séparation d’avec Miller. Durant cette période difficile, Marilyn n'a quasiment plus la force de tourner. Très déprimée, Mariane Kris s’affole et craint pour la vie de sa patiente, elle fait accepter à Marylin une hospitalisation sous un faux prétexte (une maison de repos) et la fait interner dans un centre psychiatrique où elle est enfermée. Epreuve apocalyptique pour Marilyn. Elle casse une vitre avec une chaise, menace de s’ouvrir les veines. Elle ne supporte pas cette hospitalisation et parvient à s’enfuir pour repartir à Hollywood.
Elle prend contact avec Ralph Greenson à ce moment là.
Côté vie privée, aucune relation ne tient. Greenson mesure son vide intérieur et affectif, Marylin lui parle de sa vie sexuelle. Elle lui avoue qu’elle peut s’offrir à n’importe qui, au plombier venu réparer sa baignoire, à un chauffeur de taxi de nuit, à un passant, au premier ou au dernier venu.
Greenson doute de pouvoir la guérir, alors il va la protéger, devenir son père, lui offrir la famille qu’elle n’a pas eue. Pulvérisant le cadre de la psychanalyse orthodoxe, il va littéralement adopter et diriger une petite fille de trente-quatre ans. Elle le voit tous les jours, même le dimanche, Greenson arrête de travailler avec ses autres patients pour pouvoir la recevoir. Le soir, elle dîne chez son psy, en famille. Après le repas, elle fait même la vaisselle. Nuit et jour, elle et lui s’appellent. Peu à peu, il décide de tout. Les films, les cachets (Marilyn fut sous-payée jusqu’à sa mort). Greenson contrôle le script, le montage, et garanti la ponctualité de Marilyn.
John Huston veut tourner son « Freud, passions secrètes » à partir d’un scénario écrit à l’origine par Jean Paul Sartre, il souhaite Marylin dans son film, mise au courant du projet cinématographique Anna Freud, qui ne souhaite pas que ce film se fasse, intervient auprès de Greenson pour empêcher Marylin de jouer.
Marylin refusera le projet de Huston.
Inquiet, dépassé, épuisé Greenson décide de prendre enfin ses premières vacances depuis deux ans. Il lui laisse un psy temporaire : Milton Wexler, pourtant hostile au traitement de Greenson. Selon lui, replacer Marilyn Monroe devant une famille, un foyer ne fait que renforcer sa détresse de n’en avoir jamais eu. Greenson part pour l’Europe. Le tournage de Quelque chose doit craquer commence. Il ne finira jamais.
Avec la mort de l’enfant qu’elle portait de Miller, à trente-six ans, elle comptabilise dix-sept fausses couches et avortements. Greenson revient. Trop tard ?
Nul ne sait aujourd’hui ce qui s’est passé. Le corps de Marylin Monroe déplacé. Ces hommes du F.B.I., partout. Ralph Greenson brisa la vitre de la chambre où gisait sa patiente, il est « le dernier homme à l’avoir vue vivante, et le premier à l’avoir vue morte » titra la presse. Il valide le suicide. Un jour après une séance, Greenson trouva un petit mot plié laissé par Marilyn. C’était un poème. « La nuit n’a ni regard ni silence / Sauf pour la nuit elle-même. ».
Sans nous déchainer contre les erreurs et les manquements à l’éthique analytique de Ralph Greenson , on peut essayer de discuter la position de l’analyste et le maniement du transfert dans cette cure, à condition de resituer cela dans son contexte à la fois d’époque et de lieu, c'est-à-dire la psychanalyse des années 50-60 aux Etats Unis à Hollywood par des postfreudien tenant des courants de l’egopsychologie et où beaucoup s’essayaient à inventer de nouvelles approches thérapeutiques dans la mouvance de la psychologie adaptative.
Il s’agissait de faire en sorte que le patient s’identifie au « moi fort » de l’analyste.
Ralph Greenson est le psychanalyste des stars a Hollywood, il reçoit Vivien Leigh, Frank Sinatra, Tony Curtis, il a pignon sur rue comme on dit… il est en relation avec les premiers freudiens de Londres dont Anna Freud, il a été analysé par Wilhelm Stekel à Vienne puis par Otto Fenichel à Los Angeles. Il a écrit La technique et la pratique de la psychanalyse ouvrage de référence chez les psychanalystes américains. Une véritable bible ou bréviaire pour tout jeune psychanalyste qui s’installe.
Concernant Marylin il pense que sa patiente hantée par son abandon lorsqu’elle était enfant pouvait tirer parti du temps passé dans une famille stable et heureuse dans ce qu’il appelle l’alliance thérapeutique par l’amour. Il n’a jamais indiqué de diagnostic psychique concernant Marylin, juste qu’elle était une jeune femme « très malade ».
Cependant il n’a jamais allongé sa patiente mais conduisait les séances en face à face.
Durant tout le travail avec Marylin il est en relation régulière avec Anna Freud à Londres. A la mort de Marylin elle lui écrira pour lui adresser ses condoléances et lui dire que la psychanalyse n’est pas toute puissante.
« Je suis vraiment désolée pour Marylin Monroe. Je sais exactement ce que vous éprouvez parce qu’il m’est arrivé la même chose avec un de mes patients, on repasse tout sans arrêt dans sa tête pour trouver ce qu’on aurait pu faire de mieux et cela laisse un terrible sentiment de défaite. Mais vous savez je pense que dans des cas comme ceux la nous sommes vaincus par une chose plus forte que nous et contre laquelle l’analyse malgré tous ses pouvoirs est une arme trop faible ».
Marylin Monroe léguera de l’argent pour la clinique où Anna Freud reçoit des enfants à Londres.
Points de discussion sur cet amour de transfert.
Dans un séminaire où il est question d’Amour, de Désir, de Non Rapport Sexuel, il m’a semblé intéressant de ramener cette histoire d’amour là. Marylin qui aimait beaucoup lire Freud avait recopié dans un cahier une phrase de Malaise dans la Civilisation sur le malheur lié à la perte de l’objet d’amour, elle ajouta « Aimer, c’est donner à quelqu’un le pouvoir de vous tuer » elle n’avait pas lu Lacan pour qui « Aimer c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ».
Greenson, veut réparer ce qui a manqué dans l’histoire de Marylin et désire faire mieux que tous les autres en voulant la sauver. Il met en place ce qu’il appelle l’alliance thérapeutique par l’amour et lui ouvre les portes de sa maison et de sa famille pour la faire bénéficier d’un foyer familial stable susceptible de la soigner.
Greenson, doute depuis le début de pouvoir la guérir de ses états dépressifs et morbides, il prend le parti d’un amour de transfert s’inscrivant directement dans la vie quotidienne de la patiente pour faire changer les choses en la plongeant dans un milieu familial stable, le sien.
On pourrait dire que le transfert entre eux fut massif et qu’à la place d’être analysé il fut pris presque au pied de la lettre et agit ? Notamment dans la réalité quotidienne de la patiente contrevenant à la règle d’abstinence prescrite par Freud.
Il intervient réellement dans sa vie pour négocier des contrats avec les studios de cinéma, lui conseille d’acheter une maison et place une femme de ménage chez elle, prescrit des médicaments en tant que psychiatre, c’est la confusion, il est à toute les places et cela faisant il perd sa place de psychanalyste qui lui aurait permit de bien écouter Marylin dans un temps et un lieu autre que celui du quotidien, c'est-à-dire le temps et le lieu de l’analyse où du tiers aurait pu être dégagé.
On sait que l’amour dans le transfert est le plus fort levier de l’analyse mais aussi ce qui provoque la plus grande résistance à l’analyse.
Il joue à un père qui ne serait pas castré ou manquant et qui pourrait tout pour elle, mais la réalité va le rattraper et il va devoir quitter les Etats Unis pour des vacances avec sa femme et donc s’absenter, il adresse Marylin à un remplaçant.
Ceci quelques temps avant son décès à elle.
Son départ réactive les multiples blessures d’abandons de Marylin et avive la déception chez elle à propos de la recherche d’un amour parfait qui pourrait exister.
Lire passage page 284 _ Objets transitionnels et transfert article publié par Greenson après la mort de Marylin « . »
A trop vouloir réparer et aimer sa patiente il l’a mal aimé en étant trop proche, une analyse ne pouvait se faire ainsi.
Sans doute a-t-il dû être fasciné par cette femme merveilleuse, déesse de l’Amour et par son histoire.
Michel Schneider rapporte des propos que John Huston dira sur cette relation : « Chacun se fait le metteur en scène de l’autre …hors de leur rencontre ni l’un ni l’autre n’était fou, ensemble ils le deviennent »
Ralph Greenson n’a fait pratiquement pas de diagnostic de structure, dans sa correspondance, Greenson répète seulement : « Elle est très malade. » Schizophrène ? Peut être. Paranoïaque ? Peut être. Incapable de se relever des blessures psychiques qu’elle a vécues enfant. Il parlera de « Borderline Case ». Les objectifs des photographes et les miroirs la calment, un peu.
Greenson aurait écrit à Mariane Kris en lui disant « je suis effrayé du vide de sa vie en terme de relation d’objet. Fondamentalement elle est narcissique. Tant bien que mal nous progressons, mais je ne parierai rien sur la profondeur du trouble. Sur le plan clinique j’ai isolé deux problèmes, sa peur obsessionnelle de l’homosexualité et son incapacité à endurer les blessures morales. Et concernant les hommes il relève une peur des hommes masquée par un besoin de séduction qui l’amenait à se donner au premier venu.
Peu à peu Marylin n’arrive plus à parler à Greenson et enregistre des cassettes audio qu’elle lui adresse. Marylin est en désir de parler et d’être écouté mais ne veut plus voir son psychanalyste ou être vue ?
Elle se retire un peu de son regard pour pouvoir parler.
Elément important, cette place du regard pour cette patiente, référée à la place donnée à sa carrière cinématographique, à ses séances photographiques, à son amour pour son amant photographe André de Dienes. Vu, être regardée, sentir le regard des hommes sur elle, plaire, devoir plaire, avoir à plaire mais la question aurait pu être, qu’en était il de son désir à elle ?
La mère de Marylin était monteuse dans les studios de la RKO et lui avait donné les prénoms de Norma (Prénom d’une héroïne d’opéra mais aussi en hommage à une actrice de l’époque mariée à un producteur) et de Jean (Jean comme Jean Harlow) et dès le tout début Marylin se donne à voir dans les magasines, les reportages, elle est une pin’up, ces jolies femmes que les militaires américains affichaient au dessus de leur casier personnel. Une image de sex symbol.
Ce n’est que plus tard dans sa carrière qu’elle entreprendra des cours de comédie à l’Actor Studio de New York pour bien jouer et améliorer sa diction, elle accède alors d’avantage aux mots et à la parole, c’est aussi l’époque où elle rencontre et se mariée à l’écrivain Henri Miller qui écrira pour elle le scénario des Désaxés (Misfits).
Marylin s’est adressée à la psychanalyse parce qu’il y avait un clivage conflictuel en elle entre l’image et les mots. Devant une caméra elle bafouillait, bégayait, oubliait son texte, était très inhibée.
Marylin se détachait de plus en plus de l’image pour pouvoir exister et commencé à trouver les mots pour dire les choses mais quelque chose la rattrapé, à force de prendre des doses massives de médicaments quelque chose de la vie peut échapper, même sans désirer cela consciemment.
Pour conclure,
Avec Freud et Lacan, l’importance de donner dans l’analyse une place primordiale à la parole, au langage, aux signifiants et au symbolique dans un temps et un espace dédié à l’analyse hors du temps de la vie quotidienne du patient.
L’analyse ne se situe pas non plus dans une relation imaginaire où les places seraient symétriques et où l’analyste dirigerait le patient à la place de diriger la cure.
L’analyse n’est pas une relation de moi à moi, comme on peut le lire dans cette histoire analytique très duelle entre Greenson et Monroe, elle ne se situe pas dans une relation imaginaire en miroir, de rivalité ou de jeu de séduction, mais dans un temps ou il y a du trois, c'est-à-dire une instance tierce opérante, ne serait ce que le discours lui-même.
Instance tierce permettant également à l’analyste d’interpréter les manifestations du transfert dans son versant amoureux ou dans son versant haineux afin que l’insatisfaction ou la frustration soit moteur dans la conduite de la cure en respectant la règle d’abstinence.
Freud dit « il est interdit à l’analyste de céder il doit amener le patient à vaincre le principe de plaisir et renoncer aux satisfactions immédiates en faveur d’une autre plus lointaine voire incertaine ».
Lacan parlera pour le psychanalyste d’une position à occuper qui a avoir avec une éthique celle de la psychanalyse.
Pour conclure avec les questions autour du diagnostic de structure, comment poser un diagnostic de structure à propos de Marylin alors que nous ne l’entendons pas en séance ?
La question ne peut rester qu’ouverte et discutée, pour ma part, même si j’entends bien les éléments qui orientent vers la psychose, également ceux qui faisait dire à Greenson qu’elle était très malade, un « bordeline case », je préférerai , au risque de me tromper, que Marylin, elle qui chantait « My heart belongs to daddy », continue à incarner une des figures remarquables de l’hystérie.
La question restera ouverte pour la psychanalyse.
Marc Antoine BOURDEU
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