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DANSE ET PSYCHANALYSE/MARC ANTOINE BOURDEU

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DIDON, REINE DE CARTHAGE Quelques réflexions psychanalytiques

Publié par MARC ANTOINE BOURDEU sur 28 Juillet 2020, 10:45am

Augustin Cayot, la mort de Didon. Musée du Louvre

Augustin Cayot, la mort de Didon. Musée du Louvre

Freud,

 

un penseur plutôt du côté de l’Orient que de l’Occident, 

plus du côté de Carthage que de Rome. 

Enee, Anchise et Ascagne, Le Bernin, Galerie Borghese Rome

Enee, Anchise et Ascagne, Le Bernin, Galerie Borghese Rome

C’est une citation de L’Énéide qui ouvre « L’Interprétation des rêves » de Freud :

 

 « Si je ne peux fléchir les dieux d’en haut, je remuerai l’Achéron » 

 

Freud entendait décrire un monde divisé en deux, entre le monde clair des forces visibles et celui des « forces d’en bas, le monde souterrain et inconscient de la psychanalyse ». 

 

Le monde de l’inconscient, dont les rêves sont, la voie royale, pour y accéder.

 

Virgile est périodiquement convoqué par Freud pour évoquer l’inconscient, le monde des ténèbres, le chaos, les ombres de l’Hadès, les chaudrons qui bouillonnent.  

 

Ce qui a intéressé Freud, peut être représenté par une œuvre d’art, celle de la statue du Bernin qui se trouve à la Galerie Borghèse de Rome : 

 

Énée portant Anchise accompagnée d’Ascagne.

 

En effet, pour la psychanalyse c’est la connaissance de son passé, de ses origines, qui permet d’assumer son présent et de construire son avenir. Ainsi, Énée, fuit Troie en emportant son passé, représenté par son père sur ses épaules avec les divinités de sa famille, et, emmenant son fils par la main qui représente l’avenir, l’origine de Rome.

 

Freud, s’est d’emblée rangé du côté des Carthaginois contre l’Empire Romains. 

Il a souvent dit qu’il s’identifiait à Hannibal le général Carthaginois qui a fait trembler Rome. 

 

Edward Saïd, qui a étudié l’œuvre de Freud, a résolument rangé ce dernier comme un penseur non européen. Saïd pointe que les personnages centraux de Freud, bien que ce dernier soit issu d’Europe Centrale, sont des marginaux venus d’Orient, à savoir Moïse et Hannibal.

 

La psychanalyse s’est fondée à partir des grands mythes de l’Histoire depuis son invention par Freud et d’abord bien entendu avec celui d’Œdipe.

Une femme séductrice, licencieuse, fatale,

détourne un homme de son devoir. 

Une vision misogyne et machiste de l’image des femmes.

La question du féminin en psychanalyse.

 

Si l’on étudie les versions de Virgile ou même celle de Purcell et si on regarde aussi celle de Dante dans la Divine Comédie à la lumière de la psychanalyse, on pourrait dire qu’on retrouve concernant Didon l’image de la femme luxurieuse qui va détourner l’homme de son devoir.

 

Pour prendre une comparaison, ce fût le même procès fait par les hommes à Cléopâtre concernant César et Antoine. 

C’est une erreur historique car César a choisi Cléopâtre parce qu’elle était plus apte que son frère à se tenir sur le trône d’Égypte. Antoine a choisi Cléopâtre pour partager le trône d’Orient.

 

Des hommes pensent que les femmes peuvent représenter une menace ou un danger soit par la sensualité soit par la fureur soit par la sexualité.

 

Il semble que dans l’inconscient existe une peur du féminin.

 

Freud identifiera très tôt chez ses patients et ses patientes une peur inconsciente du féminin.

 

Cette peur serait reliée à une soi-disant position de passivité attribuée au féminin entrainant un sentiment angoissant de dépendance.

 

Elle renverrait au nourrisson, en effet il est dans un état de dépendance totale à l’égard de sa mère puisqu’elle possède sur lui, un pouvoir absolu d’assurer ou non sa subsistance. 

D’après le psychanalyste anglais, Donald Winnicott, chaque individu conserverait une fois adulte la peur inconsciente de se retrouver à nouveau dans cet état de dépendance. 

Et, selon la psychanalyse, cette peur de la mère toute puissante occultée pourrait à nouveau être projetée sur la femme en général ; cette projection réattribuant à la femme un pouvoir de sujétion et de toute puissance à l’encontre de l’homme. Pouvoir qui mettrait l’homme à sa merci.

Ainsi la femme pourrait être vécue comme dangereuse pour l’homme, pouvant lui ravir de sa puissance « masculine », de son « activité ». 

 

Mais surtout met l’homme en face d’un autre sexe diffèrent du sien, ce que tous les enfants découvrent à un moment ou un autre. 

 

C’est ce qui amène l’enfant, et notamment le petit garçon à penser que l’existence de son pénis n’est pas universelle, un autre sexe existe. Au vu de cette différence des sexes, la petite fille, elle, pense que le sien va peut-être grandir.

 

Ce constat entraine souvent une peur d’être « châtré ». C’est ce qui alimente dans l’inconscient la « peur du féminin ».

C’est ce que l’on appelle la théorie de la différence des sexes en psychanalyse freudienne.

Lacan élaborera une autre théorie, celle de la sexuation qui organise un rapport pour les deux sexes au concept du phallus, ainsi les hommes et femmes ne se définissent plus simplement à l’égard de leur sexe génital d’origine mais à un rapport au phallus. On peut se ranger côté masculin ou féminin en fonction de son histoire, peu importe son sexe génital.

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